Une femme de noir vêtue, une malle à la main,

S'approche lentement de ce beau marbre noir.

Le regard suspendu, regardant par tous chemins,

Se rassure sans doute, que personne ne peut la voir.

Une simple promesse faite, à une disparition,

Et la voici maintenant ici, venue pour la tenir.

De sa malle elle sort le plus beau des violons,

Que même son menton s’amuse à accueillir.

Elle le caresse avec l’archet de crinières blanches,

Et l’instrument gémit dans une douce mélodie.

Et elle joue, danse, virevolte et se déhanche,

Offrant avec son corps, sa danse et sa musique aussi.

Elle joue, elle joue encore, elle ne s'arrête pas,

Elle ressent que son cœur en est presque soulagé.

Et plus elle joue et danse, elle sent que ça lui fait ça,

Tout son chagrin et ses larmes se trouvent apaisés.

De cette fusion sacrée, ne donnant qu’un seul corps,

La musique pure, s’élève et emplit l’air de chaleur,

Elle adoucit la tristesse, elle estompe les remords,

Offrant à ceux qui vivent, une invite au bonheur.

Une simple promesse qu'un beau jour elle a faite,

Et l’on peut voir en ce jour, quelques citadins,

Se réunir en ce lieu, comme si il y avait une fête,

Et se retrouver, pour un rendez vous quotidien.

Les jours se succèdent et ainsi le temps passe,

Chaque jour plus nombreuse, la foule est présente,

Et grâce à ce concerto, ce solo de grande classe,

On vit même que les tombes, devenaient fleurissantes.

Elle jouait, dansait, virevoltait et ne pouvait les voir,

Elle jouait que pour son amour et juste que pour lui,

Les gens ne connaissaient que très peu son histoire,

Alors par respect, jamais personne ne l'applaudit.

Mais il est arrivé un jour qui fut sans lendemain,

La foule l’attendait, mais elle demeura absente,

Certain pensaient même que son trop lourd chagrin,

L’avait conduit à ce qu'elle ne soit plus présente.

Et chacun à sa façon lança des prières pleines d'espoirs,

Demandant des nouvelles, à celle là ou à celui-ci,

Ce n'est qu'en voyant cette plaque de marbre noir,

A coté de la première, que la foule enfin comprit.

Ainsi ce finit l’histoire de cette violoniste,

Qui venait tous les soirs jouer pour son amour,

Comme ce petit cimetière est redevenu triste,

Depuis que la vie l’a quittée pour toujours.

Alors aujourd’hui on rencontre certains qui prétendent,

Qu’il arrive que certains soirs monotones et tristes,

C’est un bruit qui court et devient même une légende,

Près des deux tombes, on entend jouer la violoniste.

Et si un soir vous passez par là, entrez dans le cimetière,

Que ce soit par curiosité ou pour quelques autres raisons,

Tendez l'oreille, écoutez, entrez par la petite artère,

Et peut être pourrez vous l'entendre jouer de son violon!